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Laura space - Ciné

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5 juillet 2007

Envie de m'y remettre...

Bon, et bien aprés une année plutôt chargée et forte en rebondissements, changements et découvertes, j'ai perdu le temps de mettre mes impressions cinématographique et musicale sur le net, et pourtant j'en ai fait des découvertes plus que plaisantes cette année...

En fait il y 'a un bon paquet d'articles déjà écrit puisqu'il en fallait 4 par mois dans le cadre des cours...je vais peut être en mettre quelques uns (ceux qui ont obtenus les meilleures notes...)...

Donc voila, je vais m'y remettre, prendre le temps, et vous parlez de ce que je vais voir, de ce que je découvre, de ce qui vaut le coup ou non...de vous aidez un peu si vous avez besoin d'être conseillé...et puis même si personne ne me lis c'est pas bien grave je le fais avant tout pour moi :D...

Des bises a tous et toutes...

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18 février 2007

Carnivàle

Du mystère, de la magie et du mythe... Des femmes à barbe, des télépathes et des hommes lézard forment la troupe hétéroclite de « Carnivàle », un cirque itinérant de forains qui nous emmène dans un voyage très loin des mondes contemporains décrits dans la plupart des séries actuelles.

Malgré la recrudescence des séries américaines d’excellente qualité (Six Feet Under, Heroes, Dexter et autre Prison Break…) on a rarement vu une série de cet acabit, un véritable petit bijou visuel à l’ambiance extraordinaire. Auréolée de 5 Emmy Awards sur 7 nominations, « La Caravane de l’étrange » nous entraîne sur les routes américaines, pendant la Grande Dépression, pour un voyage dont l’aboutissement final ou fatal sera le combat du Bien contre le Mal.

Au-delà de la peinture atypique des gens de la balle, « La Caravane de l’étrange » conte l’histoire du combat ancestral du Bien contre le Mal. En 1934 dans l’Oklahoma, alors que sévit le célèbre Dust Bowl (une terrible catastrophe écologique marquée par d’incroyables tempêtes de poussière), un jeune garçon - Ben Hawkins - (Nick Stahl) assiste impuissant à la mort de sa mère. Contraint de quitter la ferme familiale, il est immédiatement recueilli au sein d’une troupe de forains dont la plupart des membres sont des monstres de foire. Sans but précis, et avec le sentiment d’être lui aussi un marginal, il se résigne à les suivre. En effet, depuis sa plus tendre enfance, Ben a développé le don de pouvoir soigner et guérir toutes sortes de blessures par la simple apposition de ses mains.

En parallèle, La Caravane de l’étrange nous présente le Frère Justin Crowe (Clancy Brown), un évangéliste qui – à l’inverse de Ben – pense que ses facultés de télékinésie et de télépathie sont une bénédiction. Persuadé d’être investi d’une mission divine. Le Mal, cet antéchrist, se cache donc aux tréfonds de l’âme d’un prêtre, le Fère Justin, avec qui Ben Hawkins notre héros partage les mêmes songes, les mêmes visions.

Ben pour le combattre doit trouver la voie de la vérité et c’est avec l’aide de sa nouvelle "famille" qu’il pourra y parvenir. Car eux aussi, entre boule de cristal, cartomancie et paroles énigmatiques possèdent un don, qui va leur permettre de guider et d’épauler Ben dans sa mission.

Esotérique, mythologique, étrange et dérangeante, rarement une série télévisée n’a fait cet effet et rarement la qualité esthétique est visuel n’a été si réussie. Une image impeccable, des personnages travaillés et infiniment touchant, « Carnivàle » est un projet ambitieux qui mélange fantastique et peinture historique, nous plongeant au cœur d’un univers mystérieux et unique. On découvre au fur et à mesure des aventures, cette troupe composée de personnages contrefaits, brillants et pourvus de dons des plus insolites. Une saison trois n’aurait pas été de trop.

18 février 2007

Le Sundance Film Festival

La 26e édition du Festival de Sundance, rendez-vous incontournable du cinéma indépendant international, a débuté jeudi 18 janvier. Sous l’impulsion de Robert Redford dans les années 70, le cinéma américain a enfin pu être différent, créatif, insolent et original.

Robert Redford à toujours essayé de se démarquer du système qui régit Hollywood ; et très vite il est devenu producteur indépendant afin de faire des films différents. Bien sûr il pouvait agir ainsi grâce à ses cachets californiens. Pourtant, il a toujours voulu défendre le cinéma indie, qui, à l’époque n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui. Au début des années 70, il monte un circuit de distribution alternatif avec une petite équipe qui utilisait les facs. Ils empruntaient de l’argent afin d’acheter des films qu’ils louaient ensuite aux facs. Bien sûr, ils ne distribuaient que des "petits films", rares, étrangers ou des documentaires. Avec les bénéfices, qu’ils étaient persuadés pouvoir réaliser, ils souhaitaient aider les jeunes réalisateurs et c’est de cette manière qu’ils visionnèrent des films étudiants. (Les courts métrages de Scorsese et de De Palma sont sortis du lot.) Les bases de Sundance se sont alors posées.

Séduit par le paysage de l’Utah, c’est dans ce cadre que Redford lance l’idée d’un Institut. Un laboratoire de travaux pratiques dans lequel les jeunes réalisateurs pourront expérimenter leurs projets, loin de la pression des studios.

Après avoir fondé le Sundance Institute en 1981, Robert Redford se lance dans l’aventure du festival. En 1985, le US Film Festival est incorporé dans le Sundance Institute et devient Le Festival du cinéma indépendant. À ses débuts, le Festival reçu 50 films, aujourd’hui la sélection est devenue drastique afin d’en choisir seulement 120 (dont la moitié sont des courts-métrages) sur les 2 000 proposés. Depuis quatre ans, le Festival se développe au-delà de ses espérances (+60% de fréquentation). Le tout Hollywood et le tout New-York descendent afin de dénicher la perle de rare des réalisateurs. Les studios partent à la pêche au gros à Sundance et posent sur la table des sommes folles pour acquérir les droits de distribution. Réduisant ainsi la limite entre les Majors et le circuit indépendant.

Même si le film sélectionné par le Festival n’a pas le succès d’un blockbuster américain sorti à Noël, le label "passé par Sundance" permet au réalisateur de se faire connaître et de rencontrer des studios comme New Fine Line ou Miramax qui investiront dans sa deuxième oeuvre. Plus qu’un marché d’acquisitions de futurs succès relatifs, Sundance est avant tout un tremplin pour les jeunes talents, de Rodriguez à Haynes, en passant par Solondz, Hardwicke et bien d’autres.

Quatre sections compétitives de seize films chacune sont présentées au cours de dix jours de festival (Films de fiction américains, Films documentaires américains, Films de fiction internationaux, Films documentaires internationaux), ainsi que différents programmes de longs et courts métrages indépendants. Malgré ses détracteurs qui parlent de corruption du Festival de plus en plus envahit par les stars hollywoodiennes venues faire de la promo, le Festival reste un passage obligé des films indépendants qui permet de les mettre en concurrence avec les films des grands studios ; cas unique parmi les nombreux festivals existants.

Pour avancer dans la jungle des festivals et sans doute pour raffermir sa place face à Hollywood, le festival joue la carte du web, avec un site baptisé SOFF. Les organisateurs ont eu la bonne idée de proposer des courts-métrages en libre accès, ainsi que des interviews. Le festival du film indépendant de Sundance semble s’intéresser cette année à la guerre en Irak, l’ouragan Katrina, les problèmes d’environnement et les violences urbaines. Une nouvelle programmation qui risque encore de secouer les Etats-Unis.

Le festival se clôtura le 28 janvier et espérons que cette édition nous dénichera une nouvelle perle à la hauteur de « Little Miss Sunshine ».

18 février 2007

"Riff Raff"

A chaque sortie d’un Ken Loach depuis que je suis en âge d’aller au cinéma quand bon me chante, j’y cours. Le dernier ("Le vent se lève")était très différents de ce que j’avais l’habitude de voir jusqu’à présent, mais il n’en était pas pour autant moins bon, au contraire même. Et oh joie, cette année, le père noël a exaucé mes vœux et m’a livré un coffret avec quatre DVD du grand Loach, homme que j’admire définitivement beaucoup je crois.

Le premier de la série est donc "Riff Raff", il raconte l’histoire de l’adaptation de Steevie, jeune écossais tout juste sorti de prison et engagé au noir sur un chantier de construction. Avec ses nouveaux amis, ouvriers comme lui, il s’installe dans un squatt. Avec eux, il fait l’apprentissage, entre autres, de la solidarité et de la débrouille. Il rencontre aussi Susan, une jeune femme paumée qui rêve de devenir chanteuse. Tous deux vont s’aimer et affronter les aléas de la vie. Des patrons hargneux et tyranniques aux syndicalistes comiques, en passant par un Noir qui rêve d’une Afrique qu’il n’a jamais connue, Ken Loach nous offre ici une palette de personnages certes en souffrance, mais surtout humains et touchants. La misère, la violence, l’humiliation...Un Robert Carlyle tout jeuneot et pas encore fidélisé a Danny Boyle, un style 90’s qui me fait sourire, un ton extrêmement juste, et le discours qui me plait tant, développé cette fois ci a propos de la condition ouvrière de l’époque. Une critique du gouvernement Thatcher, un début de rébellion pour une syndicalisation systématique, une dénonciation des conditions de travail extrêmement dangereuse pour les ouvriers, le travail au black, la difficile réalité de la vie lorsque l’on sort de prison. Du pur Ken Loach, un film intelligent et bouleversant.

12 janvier 2007

Bully

L’histoire de « Bully »se déroule dans une petite ville des Etats Unis. Le genre de ville typique des films américains, celle ou les gens se connaissent tous plus ou moins et ou le fait de s’en sortir et d’échapper à la monotonie et la routine d’une vie est presque impossible. Les personnages sont des jeunes gens issus de classe moyennes pour la plupart. Ils se connaissent tous plus ou moins, fricotent ensemble sans sentiments et ont du mal à discerner la réalité de la vie. Bully, c’est l’histoire d’un meurtre. Ou comment mettre fin a la vie d’un individu qui empoisonne la votre.

Il est vrai que Marty souffre d’être maltraité par celui qu’il considère comme son meilleur ami : Bobby. Celui qui viole les filles et n’attache d’importance qu’a sa propre petite personne. Celui qui serait finalement le seul à pouvoir échapper à une vie ratée et désastreuse. Celui que ses parents soutiennent et aident à avancer.

La petite amie de Marty ne supporte plus cette situation, elle ne supporte plus de voir celui qu’elle aime rabaissé et humilié constamment, elle réunit alors la petite bande d’amis et ces derniers élaborent un plan pour ne plus avoir à supporter cela et pouvoir enfin vivre normalement... si tant est que l’on puisse vivre normalement dans cet environnement teinté de viols, de tueurs, de drogues, et de rap agressif. Ils se retrouvent donc, embarqués malgré eux dans cette histoire sans penser aux conséquences et aux risques qu’ils encourent.

Les films de Larry Clark sont des films coups de poings. Des films dont on ne ressort pas indemnes. On se pose des tonnes de questions, on est trop curieux de savoir comment est ce qu’il fait pour réussir à nous embarquer dans ce genre d’histoire aussi sordide que malsaine. Larry Clark filme, a la manière dont Ken Loach filme l’Angleterre, les déboires qu’ont entraînés les déceptions de la jeunesse américaine. Clark nous force à nous interroger sur ce qui pousse cette jeunesse a agir de cette façon, et finalement a calculer un meurtre.

Cette histoire, est une histoire vraie. Un fait divers comme on peut en lire assez régulièrement dans les journaux locaux américains. Des jeunes d’une vingtaine d’année ont assassiné un de leur « camarade ». Il est sur que Bobby était loin d’être un personnage louable. Le spectateur le hait des les premières scènes ou il découvre son comportement violent et insolent envers tout le monde. « Bully » est un film qui peut être considéré comme choquant, mais sans aller jusqu’à cet extrême, je dirais avant tout qu’il est violent par ses images et tout simplement dur a supporter parce que des adolescents comme ceux présentés dans l’histoire existent réellement. Des gens qui parlent de meurtre en rigolant et qui finissent derrière les barreaux.

Ce film est dérangeant parce qu’il est vrai. Et même si Clark ne s’était pas attaché à relater un fait divers, même s’il avait inventé l’histoire de toute pièce elle nous aurait parue tout aussi vraie. Est-ce que la télé que nous regardons, ou la musique que nous écoutons influence réellement nos gestes, notre vie ? « Bully » est un film déroutant et qui donne sérieusement a réfléchir. Il donne une image de l’Amérique qu’on a peut l’habitude de voir si ce n’est à travers les films de Larry Clark.

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12 janvier 2007

The Departed

« The Departed », le dernier film de l’excellent Martin Scorcèse ne restera pas graver dans les annales comme étant un grand film tel un « Ragging Bull » ou un « Taxi Driver » mais provoque un vif contentement au spectateur a la sortie de la salle. Vous savez, cette impression d’avoir vu un bon film, cette impression de bien être ou l’on se dit « Ah qu’est ce que ça fait du bien ». Un film simple et qui vous colle un large sourire sur le visage durant le trajet qui vous ramène chez vous. Car ça devient rare de sortir d’une salle avec ce sentiment de joie, l’impression que vous venez de voir un bon film. Pas excellent, pas génialissime, pas le film qui va rester graver dans votre mémoire, juste un film intéressant, sympas, dynamique, un scénario original, un suspens qui tient en haleine jusqu’au bout.

Comment parler de ce film, qui attire le « grand public » parce que : bande annonce explosive avec police, malfrats, pistolets etc. Les spectateurs, relativement jeunes, et massivement masculin se calent dans les fauteuils en s’attendant à voir un film policier dans toute sa splendeur, mais n’ont pas l’air de saisir la fine patte de ce réalisateur exceptionnel.

Scorsese délaisse ses italos américains New Yorkais favoris et nous plonge dans la communauté irlandaise de Boston. Il nous offre un scénario tout en nuance sur l’histoire de deux indics, deux jeunes hommes du même âge qui vont infiltrer pour l’un le réseau du « grand » mafieux Franck Costello en tant que taupe pour la police d’état, et l’autre, va infiltrer la police en tant que taupe pour le même Franck Costello. Le but étant évidement de coincer Franck Costello, et de ne pas se faire démasquer en tant qu’indics, vous m’avez suivis ? C’est la que réside l’intérêt du film, ce parallèle constant entre les manières de faire utilisées par la police et celle de la mafia qui étrangement sont tout à fait similaires.

Mais ce que l’on retient du film hormis un solide scénario, ce sont les performances incroyablement talentueuses de Nicholson, Dicaprio et Damon. Le premier nous ravis avec sa folie hallucinante, ses mimiques incomparables et cette virtuosité d’acteur déconcertante. Le second nous bluffe tellement il suinte le vrai, les sentiments, et tellement il nous transperce avec sa souffrance. Enfin le troisième a finit par se sortir des rôles de minets et est véritablement épatant en flic pourris. Quand a la fin, elle laisse un sentiment bizarre une impression de raté parce qu’on se dit que Scorsese aurait du s’arrêter avant, mais serait ce de l’ironique, Scorsese se moquerait il des autres films du genre ? On croirait presque a une fin à la Guy Ritchie.

Le dernier film de Martin Scorsese est ce que l’on appelle un bon film, permettant de passer un bon moment tout simplement.

12 janvier 2007

Wassup Rockers !!

Réalisé par Larry Clark, sortit en avril 2006, avec Jonathan Velasquez, Francisco Pedrasa, Milton Velasquez, Laura Cellner

A l’occasion de la sortie en DVD, le 18 octobre dernier, de "Wassup Rockers" un petit zoom sur le travail d’un des réalisateurs les plus intéréssants du moment s’imposait.

Un film de Larry Clark est un film « particulier », il est très délicat de chercher à en expliquer un, et encore plus difficile de donner envie à d’autres d’aller le voir. Un film de Larry Clark, c’est un film ambigu, compliqué, dérangeant, choquant, souvent violent…Mais une chose est sure, un film de Larry Clark est surtout extrêmement bouleversant. Il a souvent un effet très « prise de tête » sur les spectateurs c’est pourquoi soit-on accroche a l’univers de Clark, soit-on à beaucoup de mal à y entrer et on ne comprend pas en quoi cet homme peut prendre du plaisir à filmer ce genre de choses.

Car ce que Clark aime par-dessus tout, c’est filmer la jeunesse américaine dans tout ce qui va de plus mal. Drogues, sexe, violence, enfance brisée, pauvreté, décadence folie et dérives extrêmes. Il aime les sujets sulfureux et provocateurs et il les maîtrise plutôt très bien. Après le brillantissime « Kids », le violent « Bully » et le troublant « Ken Park », avec « Wassup Rockers », Clark a fait dans le « soft « , malgré la présence d’une excellente critique trés acerbe des ghettos riche et pauvre.

C’est l’histoire (presque vraie) d’une bande de jeunes mexicains vivant dans le ghetto (south central), fans de culture punk (musique, skate) passant pour des marginaux dans leur quartier, et qui, pour tromper le quotidien, décident d’aller skater dans les beaux quartiers de Beverly Hills. La bas ils rencontrent deux jeunes filles de bonne famille qui les invitent dans leur monde. Mais ils s’aperçoivent rapidement que leur présence ne s’accorde pas avec le paysage local…

« Wassup Rockers » est ce que l’on peut appeler un bon film, un scénario intéressant, une bande son punk très agréable, mais en ressortant de la salle on ressent qu’il y a quelque chose de gênant et de dérangeant malgré tout, un petit quelques chose qu’on a du mal à trouver mais qui fait que le film ne nous convient pas tout à fait…

On retrouve évidemment la griffe de Larry Clark, mais le spectateur avide et impressionné par son travail reste « en manque » et s’explique difficilement cette impression d’inachevé, de différence, on en est même déboussolé. Il y a malgré tout un certain entrain, une poétique alternance de scènes drôles, graves, et violentes, mais beaucoup moins que dans les précédents films.

Peut être que cette fois ci le réalisateur a donné un aspect trop documentaire (Clark a rencontré Jonathan Vélasquez dans la rue lors d’une séance photo pour la promo de "Ken Park", il a beaucoup aimé le personnage, ce qui a débouché sur leur collaboration, et un film qui nous montre le groupe de pote du jeune homme)...c’est certainement cet aspect « histoire vraie » et improvisation quasi complète des « acteurs » qui n’en sont d’ailleurs pas qui provoque le spectateur, le remue différemment et finalement ne l’intéresse pas de la même manière que d’habitude.

C’est touchant mais trop léger (cependant la photographie est extrêmement soignée), histoire vraie de cette bande de pote plutôt jeune et déjà confronté à la dure réalité de la vie. Mais cette fois, contrairement aux scénarios précédents de Clark, ils ne le vivent pas comme une fatalité, ils ne s’en plaignent pas véritablement, ils sont très « nature », vivent comme ils le peuvent et s’aperçoivent au fil du film combien la solidarité est importante...

C’est intéressant que Larry Clark s’essaie à des choses différentes, ce film est très certainement celui qui est le plus accessible au grand public, et il n’est pas nécessaire d’être fan de punk et de skate pour l’apprécier.

Mais lorsque l’on admire son travail habituel on a une petite préférence pour ce qu’il fait de plus original car c’est là que réside toute la particularité de son talent.

12 janvier 2007

Family Portraits, a trilogy of america...

Un film de Douglas Buck, sortit le 4 octobre 2006. Avec : Gary Betsworth, Sally Conway, William Mahoney, Nicca Ray... Drame. Durée : 1h44

La première question qui peut nous venir à l’esprit en sortant de la salle de projection, après avoir vu « Family Portraits » est : pourquoi n’ais je pas fais comme tous ces gens qui sont sortis au cours du film ? Pourquoi suis-je restée dans la salle alors que les images étaient à la limite du supportable ? Et surtout, qu’est que ce film « atroce » a bien pu m’apporter ?

« Family Portraits, a trilogy of America », le titre parle presque de lui-même, le réalisateur Douglas Buck a tiré le portrait de trois familles américaines a travers trois courts métrages. On y retrouve « Cutting Moments » (1997), « Home » (1998) et « Prologue » (2003). Il s’agit donc a travers l’histoire d’une épouse, délaissée par son mari, qui s’automutile, d’un père de famille, traumatisé dans son enfance, qui va séquestrer et assassiner sa famille, et enfin d’une adolescente infirme qui revient chez elle et cherche à rencontrer celui qui est responsable de l’état dans lequel elle se trouve désormais, de nous montrer « Trois portraits d’une Amérique qui risque à tout instant de basculer dans la violence et le désespoir…une Amérique qui recherche obstinément son salut. » Une évolution, une réalisation a différentes époques, et a différentes vitesses. Les deux premiers courts, tournés à la même époque, sont très gores et violents tandis que le dernier est certainement le plus « regardable », voir même touchant. Il est donc important de noter l’évolution du réalisateur, sa volonté de changer d’angle, de nous proposer une nouvelle vision (mois sanglante) d’un sujet qui reste malgré tout sensiblement le même : La famille américaine et la place de la femme dans cette dite famille.

On peut aimer les films réalistes et un peu osés, on peut même aimer les films un peu violents et « trash », ou encore ces films a la limite du documentaire qui vous montre combien la vie va mal, combien il est difficile de vivre heureux a notre époque et comme l’équilibre est fragile. Mais « Family Portraits » est vraiment insupportable, il est dérangeant, malsain, pervers et surtout, il est presque irregardable. Il choc, bouleverse, dégoûte, certaines scènes sont tellement « hard » et difficiles que l’on détourne très volontiers les yeux de l’écran. Cependant, il y a une intensité, un jeu incontestable, et une réalisation indéniablement bien maîtrisée. On arrive vraiment à percevoir le malheur, le désespoir, et les blessures cachées, qui remontent souvent a l’enfance, et qui vont faire basculer les personnages dans une violence sans nom. Cependant on ne peut comprendre cette violence, ni lui trouver de justification et encore moins l’excuser. Elle est juste choquante et on se demande si cette façon de la présenter à l’écran n’est pas un peu trop gratuite.

Mais après tout, les films qui dérangent sont le plus souvent ceux qui font le plus réfléchir le spectateur a la sortie de la salle. Il a envie de débattre, de poser des questions, de savoir comment les autres spectateurs ont pu percevoir l’œuvre. Et « Family Portraits » est finalement de ces films là, ceux auxquels on cherche obstinément des réponses et des explications. « Family Portraits » ne fait donc pas dans la demi-mesure et n’est pas fait pour les âmes sensibles. L’objectif de Buck semble atteint, puisque le spectateur perçoit la décadence de la famille américaine a travers toute sa cruauté et sa violence, comme un électrochoc. Mais ce trop plein d’hémoglobine est-il vraiment justifié ? Y a t il besoin de filmer de véritable boucherie pour montrer à quel point l’Amérique va mal ? Ce film engage finalement une véritable réflexion, mais le côté « gore » à empêcher bon nombre de spectateurs de rester jusqu’au bout de la projection.

Cependant, le travail de Buck semble avoir été très apprécié par la critique, Gaspard Noé (réalisateur français auteur du très controversé « Irréversible ») a d’ailleurs très justement commenté le travail du jeune réalisateur, en disant que : Les films de Buck sont désespérés et cruels, comme la vie l’est vraiment et comme le cinéma ne le montre jamais.

11 janvier 2007

C.R.A.Z.Y

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De 1960 à 1980, entouré de ses quatre frères, des Pink Floyd, des Rolling Stones et de David Bowie, Zac Beaulieu nous racontes son histoire.

Dans la province du Québec, dans les années 60-70. Le 25 décembre 1960 naît Zachary Beaulieu, quatrième d’une fratrie de cinq garçons, Zac est le chouchou de son père. Famille de banlieue sans histoire avec une mère aimante et un père un peu bourru. Le début d'une belle enfance, où se succèdent les Noël et les anniversaires avec l'éternel solo du père Beaulieu chantant Aznavour, les séances de lavage de voiture en plein air et les pic nique secret entre Zac et son père. Mais le jour où ce dernier découvre que son fils se travesti en fille pour s’amuser, Zac est rejeté. Et durant toute son enfance il tentera de retrouver l’amour paternel qu’il a perdu.

Ce film retrace avant tout l’histoire de cette famille ordinaire, entre les petites et grandes disputes, les pétards fumé en cachettes, la découverte de la sexualité, et la famille.

Ensuite il s’agit plus particulièrement de l’histoire de Zac qui nous parle avec humour et sarcasme de la difficulté d’être né le jour de Noël, de se sentir différents, de grandir dans une famille de garçons auxquels il essai désespérément de ressembler, et de sa lutte pour retrouver son père, pour lequel il est prêt à refouler son homosexualité.

Menée d’une part par l’arrogant et l’insolent Zachary, de l’autre par le père, insatisfait de voir son fils chéri manifester un goût pour les garçons, la famille trouve en Raymond, le frère toxico violent, le pont fragile entre les deux hommes, et qui leur permettra de ce retrouver

L’originalité du scénario provient des nombreuses introspections mentales des personnages. L’image devient imaginaire, fantasmagorique même, il n’est donc pas rare que la situation vue ne soit en réalité que souhaitée. C’est une façon comme une autre de s’échapper d’un réel qui parfois est bien pesant. En plus de ces passages qui frôlent le fantastique, le réalisateur use et abuse avec magie des ralentis. Certaines scènes, comme des étreintes, des regards, des tensions sont étirées dans le temps. Ces ralentis sont la mise en image d’une technique parfois bien difficile à faire passer au cinéma : le figé. Quand un geste, quand une émotion se gravent dans notre mémoire à jamais. Le metteur en scène rend ces instants magiques et forts en émotion. Poétique, original et porté par une distribution brillante (notamment le jeune Marc-André Grondin, dont la ressemblance avec Gaspard Ulliel est plus que frappante),

Le film est un drame poignant qui traite différents sujets liés les uns aux autres : l’amour familial, les quêtes identitaire et sexuelle ainsi que l’acceptation de l’autre. Cette fresque familiale originale, sensible, juste et un peu folle, rythmée par une mise en scène ingénieuse et une bande son qui nous replonge tout droit dans les années 70-80 a été très remarqué durant l’année 2006 et a remporté de nombreuses récompenses notamment au Canada.

11 janvier 2007

The Last Kiss

Un film de Tony Goldwyn. Avec : Zach Braff, Rachel Bilson, Casey Affleck...

last_kissposter

De « Garden State » a « Last Kiss », il n’y a que deux petites années de différence, mais le personnage de Zach Braff en a prit cinq. Dans "Garden State", il incarnait un jeune homme de 25 ans qui rencontre l’amour grâce à une pétillante et mystérieuse jeune fille. Dans « Last Kiss », Braff a 30 ans, il est fiancé à ce qu’il appelle lui-même « la femme parfaite », il sera bientôt papa, a conservé d’excellentes relations avec ses amis d’enfance, et occupe un poste d’architecte qui le passionne. Une vie de rêve en somme.

Seulement, ce personnage, Michael, est insatisfait et flippé, il a l’impression que son destin est définitivement tracé et qu’il sait pertinemment tout ce qui va lui arriver. Cependant lors de la cérémonie de mariage de l’un de ses meilleurs amis, il va croiser le chemin de la jolie Kim, jeune étudiante vivante et dynamique qui va lui offrir une seconde jeunesse. Michael va perdre la tête et se laisser entraîner dans cette aventure, sans penser ni aux conséquences, ni au fait qu’il risque de faire s’écrouler tout "son" petit monde qu’il critique si bien. Mais après s’être égaré sur un mauvais chemin Michael tentera tout pour retrouver grâce aux yeux de sa belle.

A côté de la vie agitée de Michael, gravite une palette de personnages tous plus touchant et attachant les uns que les autres. Ce sont ses amis, de celui qui court les filles en s’attachant le moins possible, a celui qui vient d’être père et dont le couple vole en éclat, en passant par celui qui a perdu son amour de jeunesse et qui ne s’en remet toujours pas. La vie de couple, et la vie amoureuse tout court a 30 ans n’inspire vraiment pas la joie.

Mais en ressortant de « The Last Kiss », on se sent bizarrement bien et léger, on se sent heureux. Et Braff est devenu l’homme idéal, ou presque. Pourtant les couples n’ont cessé de se déchirer, d’éclater, bref une conclusion plutôt triste pour la vie en général et qui ne donne surtout pas envie d’avoir trente ans.

Enfin on a beau entendre dire que la version originale italienne est cent fois mieux, et qu’encore une fois un remake américain croit être le meilleur. Sans avoir le point de comparaison original on ne peut que dire du bien de « The Last Kiss ». Le scénario est sincèrement très touchant, et les personnages sont extrêmement attachants et travaillés. Il est sur qu’il n’y a rien de transcendant, ou de vraiment surprenant. Mais pour une comédie romantique, elle est tout de même plutôt bien réussie et n’a pas ce côté cliché ennuyant que l’on retrouve habituellement dans le genre.

A noter la performance évidente de Zach Braff, une sorte de monsieur tout le monde qui est tout ce qu’il y a de plus charmeur et charmant. Mais surtout celle très touchante et toute en finesse de Casey Affleck, trop peu connu et pourtant bien plus talentueux que son frère du même nom. Porté par une bande son, originale travaillée, dynamique et « jeune ». « The Last Kiss » est un film qui fait du bien au moral et qui donne envie d’être amoureux.

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