Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Laura space - Ciné
Archives
12 janvier 2007

Family Portraits, a trilogy of america...

Un film de Douglas Buck, sortit le 4 octobre 2006. Avec : Gary Betsworth, Sally Conway, William Mahoney, Nicca Ray... Drame. Durée : 1h44

La première question qui peut nous venir à l’esprit en sortant de la salle de projection, après avoir vu « Family Portraits » est : pourquoi n’ais je pas fais comme tous ces gens qui sont sortis au cours du film ? Pourquoi suis-je restée dans la salle alors que les images étaient à la limite du supportable ? Et surtout, qu’est que ce film « atroce » a bien pu m’apporter ?

« Family Portraits, a trilogy of America », le titre parle presque de lui-même, le réalisateur Douglas Buck a tiré le portrait de trois familles américaines a travers trois courts métrages. On y retrouve « Cutting Moments » (1997), « Home » (1998) et « Prologue » (2003). Il s’agit donc a travers l’histoire d’une épouse, délaissée par son mari, qui s’automutile, d’un père de famille, traumatisé dans son enfance, qui va séquestrer et assassiner sa famille, et enfin d’une adolescente infirme qui revient chez elle et cherche à rencontrer celui qui est responsable de l’état dans lequel elle se trouve désormais, de nous montrer « Trois portraits d’une Amérique qui risque à tout instant de basculer dans la violence et le désespoir…une Amérique qui recherche obstinément son salut. » Une évolution, une réalisation a différentes époques, et a différentes vitesses. Les deux premiers courts, tournés à la même époque, sont très gores et violents tandis que le dernier est certainement le plus « regardable », voir même touchant. Il est donc important de noter l’évolution du réalisateur, sa volonté de changer d’angle, de nous proposer une nouvelle vision (mois sanglante) d’un sujet qui reste malgré tout sensiblement le même : La famille américaine et la place de la femme dans cette dite famille.

On peut aimer les films réalistes et un peu osés, on peut même aimer les films un peu violents et « trash », ou encore ces films a la limite du documentaire qui vous montre combien la vie va mal, combien il est difficile de vivre heureux a notre époque et comme l’équilibre est fragile. Mais « Family Portraits » est vraiment insupportable, il est dérangeant, malsain, pervers et surtout, il est presque irregardable. Il choc, bouleverse, dégoûte, certaines scènes sont tellement « hard » et difficiles que l’on détourne très volontiers les yeux de l’écran. Cependant, il y a une intensité, un jeu incontestable, et une réalisation indéniablement bien maîtrisée. On arrive vraiment à percevoir le malheur, le désespoir, et les blessures cachées, qui remontent souvent a l’enfance, et qui vont faire basculer les personnages dans une violence sans nom. Cependant on ne peut comprendre cette violence, ni lui trouver de justification et encore moins l’excuser. Elle est juste choquante et on se demande si cette façon de la présenter à l’écran n’est pas un peu trop gratuite.

Mais après tout, les films qui dérangent sont le plus souvent ceux qui font le plus réfléchir le spectateur a la sortie de la salle. Il a envie de débattre, de poser des questions, de savoir comment les autres spectateurs ont pu percevoir l’œuvre. Et « Family Portraits » est finalement de ces films là, ceux auxquels on cherche obstinément des réponses et des explications. « Family Portraits » ne fait donc pas dans la demi-mesure et n’est pas fait pour les âmes sensibles. L’objectif de Buck semble atteint, puisque le spectateur perçoit la décadence de la famille américaine a travers toute sa cruauté et sa violence, comme un électrochoc. Mais ce trop plein d’hémoglobine est-il vraiment justifié ? Y a t il besoin de filmer de véritable boucherie pour montrer à quel point l’Amérique va mal ? Ce film engage finalement une véritable réflexion, mais le côté « gore » à empêcher bon nombre de spectateurs de rester jusqu’au bout de la projection.

Cependant, le travail de Buck semble avoir été très apprécié par la critique, Gaspard Noé (réalisateur français auteur du très controversé « Irréversible ») a d’ailleurs très justement commenté le travail du jeune réalisateur, en disant que : Les films de Buck sont désespérés et cruels, comme la vie l’est vraiment et comme le cinéma ne le montre jamais.

Publicité
Commentaires
Laura space - Ciné
Publicité
Publicité